Au secours ! Une bibitte !!!

Les beaux jours sont enfin arrivés. Le soleil avec sa chaleur, les oiseaux, les plaisirs de la baignade, les vacances. Et nous ne sommes pas les seuls à apprécier le beau temps… les insectes aussi sont de la partie. Ils sont partout ! Dedans comme dehors, de nuit comme de jour. Ils volent, ils rampent, ils piquent, ils font des trous, bref, ils sont très occupés.

Si certains enfants sont fascinés par les bestioles, d’autres en revanche sont terrorisés par leur seule présence. Alors nous les chassons, mais elles reviennent… Et parfois même on les tue, à la demande de l’enfant, pensant ainsi régler définitivement le problème.

Pourtant, tuer les insectes n’est pas la solution pour l’enfant qui a peur, car son problème n’est pas l’insecte, c’est sa peur elle-même, et ce problème s’appelle entomophobie (peur des insectes).

L’enfant entomophobique a donc peur des mouches, abeilles, guêpes, fourmis, araignées, vers, chenilles, perce-oreille, cloporte… bref, à peu près tout ce qui a 6 pattes ou plus, possède un corps en trois parties (tête-thorax-abdomen), se déplace en rampant, porte des ailes ou possède des antennes. Ce qui fait beaucoup de petites bêtes à craindre, même si la grande majorité des insectes qui vivent au Québec sont tout à fait inoffensifs.

C’est quoi, une phobie?

Une phobie est une réaction de peur qui provoque de l’angoisse. Chez certains enfants, on parle même d’angoisse chronique. Les enfants phobiques ont des angoisses centrées ou focalisées sur un objet. Cet article parle de la peur des insectes, mais les phobies peuvent avoir un nombre incalculable d’objets comme la noirceur, le vent, la foule, les camions de poubelle, les chiens, le feu… et… la liste est sans fin.

Mais revenons à nos moutons… ou plutôt à nos bibittes !

Les enfants entomophobiques font tout pour éviter d’être confrontés à l’objet de leur peur. Ils refusent de toucher des insectes, font un détour pour éviter de s’en approcher, sursautent, crient ou pleurent à leur vue et nous demandent souvent de les chasser ou de les tuer. Ces réactions font partie du processus d’évitement, sorte de réflexe de protection qui permet à l’enfant de se rassurer momentanément.

La phobie des insectes peut être d’origine traumatique (ex. : un enfant qui a peur d’un insecte parce qu’il a été piqué par celui-ci auparavant), ou contextuelle (ex. : l’enfant qui a peur d’un insecte parce qu’on l’a menacé en lui disant que celui-ci allait l’attaquer).

En quoi la peur des insectes se distingue-t-elle des autres peurs?

Ce qui est particulier avec les insectes, c’est qu’ils sont souvent petits, qu’ils peuvent voler, surgir de n’importe où, et à n’importe quel moment. En clair, un insecte est imprévisible. On ne sait jamais quelle direction il prendra ni ce qu’il fera, et cette notion d’incertitude augmente l’inconfort de l’enfant face aux insectes.

Quoi faire pour aider un enfant qui a peur des insectes?

L’enfant entomophobique est malheureux et anxieux. Sa peur peut le rendre capricieux ou désagréable et elle peut même provoquer des cauchemars ou des terreurs nocturnes. Il importe de l’aider, si l’on ne veut pas que cette phobie le suive jusqu’à l’âge adulte.

Voici quelques pistes pour aider l’enfant à apprivoiser sa peur :

  • Recherchez l’origine de sa peur. A-t-il déjà été piqué ? Une personne s’est-elle amusée à le terroriser ? A-t-il été témoin de la peur de quelqu’un d’autre ? Au lieu de lui dire de ne pas avoir peur, demandez-lui pourquoi il a peur.
  • N’en faites pas trop ! Les phobies, comme tout autre comportement de l’enfant, peuvent être alimentées par toute l’attention que l’adulte y porte. Mettez l’accent sur ses forces, cela évitera qu’il se serve de ses peurs pour attirer de l’attention négative.
  • Ne paniquez pas vous-même. L’enfant imite vos comportements. Si vous hurlez à la vue d’une abeille, votre enfant associera cet insecte à un danger. Tentez d’adopter une bonne attitude en restant calme. Utilisez l’humour (les petites bêtes ne mangent pas les grosses !).
  • Renseignez l’enfant. Une peur vient souvent d’un manque d’information. L’enfant croit peut-être que tous les insectes piquent ou font mal. Amenez-le à faire de l’observation dans la nature ou procurez-lui des livres sur les insectes pour lui montrer que les insectes sont utiles et qu’ils peuvent être intéressants à regarder.
  • Ne jamais forcer l’enfant à toucher ou prendre un insecte contre son gré. Vous provoqueriez une aggravation de sa peur. Éviter de lui dire de ne pas avoir peur ou de rire de sa peur. Pour lui, l’angoisse ressentie en présence d’un insecte est bien réelle.
  • Félicitez-le lorsqu’il fait preuve de courage. Rappelez-lui les moments où il a réussi à passer par-dessus sa peur.
  • Proposez des activités sur les insectes. Pour se sentir en contrôle, l’enfant doit avoir une action à poser. Par le biais des jeux, des dessins ou des histoires, l’enfant pourra exprimer et confronter sa peur. Par exemple, capturer un insecte dans un bocal permettra à l’enfant de pouvoir l’observer, sans avoir à y toucher.

Rappelez-vous : Le but est d’aider l’enfant à apprivoiser sa peur, pas l’insecte. Il n’aimera probablement jamais les insectes, mais sa qualité de vie sera améliorée s’il apprend à composer avec son inconfort et à gérer son anxiété.

Bon été !

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