Mon enfant appelle son éducatrice Maman!

Après plusieurs visites, vous avez enfin trouvé la perle rare… l’éducatrice parfaite pour votre petit trésor. Tout chez elle vous a plu et vous l’avez choisie parce qu’elle adore les enfants et que ceux-ci ont l’air de l’adorer aussi. Dans votre esprit c’était clair : avec elle, il sera heureux.

Et vous aviez raison. Sauf que, quelques mois plus tard, votre enfant est tellement bien avec son éducatrice qu’il ne veut plus quitter la garderie le soir… et comble de malheur, il l’a même appelée Maman ! Vous êtes maintenant rongé par le doute : Mon enfant peut-il aimer son éducatrice plus que moi ?

Votre inquiétude est légitime, mais rassurez-vous, l’attachement d’un tout-petit envers sont éducatrice est tout à fait normal. L’éducatrice est toujours là pour accueillir l’enfant, jouer avec lui, le consoler, le nourrir, l’accompagner à la sieste et le féliciter pour ses exploits. Lorsque papa et maman doivent s’absenter pour remplir des obligations que l’enfant ne comprend pas, c’est elle qui prend le relais. Sa présence constante et rassurante combinée aux soins physiques et émotionnels qu’elle prodigue à l’enfant contribuent à tisser entre eux un lien d’attachement, essentiel au développement harmonieux de votre enfant.

Certains parents vivent mal avec ce lien qui unit leur enfant et leur éducatrice. Ils se sentent rejetés si leur enfant les ignore au lieu de les accueillir le soir et ressentent un pincement lorsqu’ils voient leur enfant sauter au cou de leur éducatrice en arrivant à la garderie le matin. Ils peuvent ressentir un peu de jalousie de ne pas avoir été témoins des premiers pas ou des premiers mots prononcés par leur enfant et il arrive même que certains parents voient l’éducatrice comme une rivale qui réussit à faire faire des choses à l’enfant qu’eux-mêmes n’arrivent pas à faire comme respecter des consignes, se coucher sans faire d’histoires ou manger ses légumes…

Être attaché à quelqu’un signifie qu’en cas de détresse ou d’alarme, on recherche la proximité, et la sécurité que cette personne apporte. La qualité de l’attachement reflète les capacités de l’éducatrice à reconnaître les signaux que l’enfant envoie pour obtenir ce dont il a besoin, et d’y répondre. C’est donc une bonne nouvelle, si l’on constate que l’enfant est attaché à son éducatrice.

Quoi faire si l’enfant appelle son éducatrice «maman» ?

Si le parent s’inquiète que l’attachement soit trop grand entre son enfant et son éducatrice, il doit en faire part à celle-ci, afin de partager son malaise et être rassuré.

Voici quelques pistes pour rassurer les parents :

• Le mot maman est ce qu’on appelle un mot-valise. Pour le jeune enfant, il arrive que le mot maman désigne toutes les femmes ou toute personne qui donne des soins.
• Si votre éducatrice a aussi ses propres enfants dans son groupe, ceux-ci l’appellent certainement maman… votre enfant l’appelle donc peut-être de la même façon lorsqu’il souhaite avoir son attention.
• Vous n’êtes pas un mauvais parent parce que vous laissez votre enfant à la garderie, et l’éducatrice n’est pas la gentille personne qui récupère l’enfant à cause de votre absence. Parent et éducatrices occupez des métiers différents, tout simplement.
• Vous êtes unique, et la relation que vous avez avec votre enfant est unique elle aussi. Votre enfant reconnaît votre voix entre mille, de même que votre odeur ou votre façon de le serrer contre vous.
• La relation privilégiée que vous avez avec votre enfant en est une d’engagement à long terme, alors que l’éducatrice devra inévitablement se retirer de la vie de l’enfant, éventuellement.
• Soyez positif : Si votre enfant est bien avec son éducatrice, c’est une bonne nouvelle ! Vous ne souhaiteriez pas le contraire…
• Lorsque l’enfant appelle son éducatrice «maman», celle-ci devrait le corriger en prononçant le nom qu’il devrait utiliser pour l’interpeller.

Soyez patient, votre enfant finira par comprendre que maman, n’est pas un nom ou un rôle qui appartient à plusieurs personnes et qu’il désigne le lien qui n’appartient qu’à sa mère.