Le jeu libre, essentiel aux apprentissages

Souvent considéré comme un divertissement ou une simple occupation, le jeu joue un rôle primordial dans le développement de l’enfant. Qu’elle soit dirigée, animée à l’aide d’une thématique ou présentée sous forme d’atelier, chaque activité proposée à l’enfant est amusante et favorise le développement de certaines aptitudes. Pourtant, c’est grâce au jeu libre, une activité spontanée, sans règle préétablie et exécutée pour le plaisir et non dirigée par les adultes, que l’enfant expérimente et fait ses découvertes les plus importantes.

C’est en jouant librement que l’enfant apprend à résoudre ses problèmes, à négocier, à se faire des amis, à se familiariser avec la différence, à confronter son point de vue à celui de l’autre, à faire preuve de créativité, à apprivoiser ses peurs, à gérer sa colère et à reconnaître ses aptitudes, ses limites et ses intérêts. Bien que les activités dirigées ou les jeux de règle soient amusants et enrichissants, notamment sur les plans social et cognitif, ils ne stimulent pas autant la créativité que les jeux totalement libres.

C’est sur le jeu libre que nous nous attardons dans la formation : « Le jeu libre, essentiel aux apprentissages », afin de saisir son importance dans le développement de diverses compétences et de le valoriser en tant qu’activité permettant à l’enfant de réaliser son plein potentiel.

Petite enfance ne rime plus avec période d’insouciance

Déjà tout petit, l’enfant doit performer : c’est à celui qui parlera, marchera, apprendra à compter ou tracera des lettres le premier. Dès sa naissance, l’enfant est considéré comme un petit génie en puissance capable d’accomplir des prouesses qui combleront de bonheur et de fierté ses parents.

Cette recherche de l’excellence voire de la perfection se répercute jusque dans les services de garde, et le personnel éducateur n’y échappe pas. Car cette réalité fonctionne en miroir : qui dit enfant parfait dit milieu de garde performant. On veut des résultats. Alors on oriente les jeux vers un objectif précis comme apprendre à compter ou améliorer des habiletés motrices.

Et la performance se mesure… bricolages rapportés à la maison, comptine récitée au parent en fin de journée, photos prises lors de la dernière sortie, bref, ces traces des activités faites à la garderie sont les preuves que l’enfant y a bien « fait » quelque chose. Comme si une activité qu’on est incapable de mesurer perdait de sa valeur…

Pourtant, les spécialistes de l’enfance sont catégoriques : les enfants ont de moins en moins de temps et d’espace pour jouer. Ils sont piégés dans des horaires stricts, pris entre les routines et les règles du service de garde et les activités familiales à la maison. Et quand finalement l’enfant peut s’adonner au jeu, il le fait sous la supervision de l’adulte, qui lui procure un environnement exempt de tout danger et qui est prêt à intervenir au premier signe de conflit.

Le jeu a donc été pris en charge par l’adulte, malgré les principes du programme éducatif : L’enfant est unique, l’enfant est le premier agent de son développement, le développement de l’enfant est un processus global et intégré et surtout : l’enfant apprend par le jeu.

À force d’imposer des contraintes à l’enfant, on a oublié l’essentiel : Un enfant, ça joue!…

 

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