Se faire comprendre lors des consignes

Vous donnez une consigne à l’enfant, mais il ne la respecte pas. Pourquoi ? Est-il distrait ou agit-il délibérément pour transgresser la consigne? Avant de conclure que l’enfant agit par opposition ou par mauvaise volonté, il faut se demander si notre façon de donner les consignes ne serait pas en cause…

 

3 astuces pour s’assurer que nos consignes sont bien reçues :

  • Donnez des consignes courtes. L’enfant qui reçoit une consigne trop longue ou contenant de nombreux éléments pourrait ne réussir qu’à en faire une partie. Au lieu de : « Donne-moi ton dessin, range tes crayons et va chercher ton manteau », on pourrait lui demander de nous donner son dessin et de ranger ses crayons, puis, quand il aura rempli la première consigne, lui demander d’aller chercher son manteau.
  • Établissez un contact visuel avec l’enfant et parlez-lui directement lorsque vous lui donnez une consigne. Si l’éducatrice dit : « C’est l’heure de ranger les jouets », il se peut que l’enfant ne se sente pas concerné, si on ne s’est pas adressé spécifiquement à lui, surtout s’il y a du bruit tout autour.
  • Faites répéter la consigne à l’enfant pour vous assurer qu’il vous a bien compris. L’enfant peut répéter dans ses propres mots ce qu’il doit faire, ce qui permettra à l’éducatrice de vérifier ce qui a été compris. Éviter de poser la question « As-tu compris? » à laquelle l’enfant pourrait répondre « oui » parce qu’il ne réalise pas son incompréhension ou parce qu’il veut éviter d’avoir à répéter la consigne.

 

Vous trouverez dans le document de formation : « De A à Z… 26 techniques d’intervention », des stratégies d’observation et des solutions pour rendre nos interventions auprès de l’enfant plus efficaces.

 

Faire appel au mode de communication dominant de l’enfant

Chacun d’entre nous utilise ses cinq sens pour apprécier et comprendre le monde qui l’entoure. Cependant, les gens communiquent habituellement en privilégiant l’un de leurs cinq sens.

40 % sont visuels

40 % sont auditifs

20 % sont kinesthésiques

Les kinesthésiques sont des personnes qui communiquent davantage par le sens du toucher. Les kinesthésiques codifient les représentations mentales sous forme de sensations et d’émotions. En général, tout jeune enfant est kinesthésique. Cependant les préférences auditives et visuelles apparaissent rapidement.
Il est possible de mieux faire passer son message auprès de l’enfant en respectant son mode de communication dominant. L’éducatrice peut restreindre les répétitions auprès de l’enfant et obtenir plus facilement sa collaboration en adoptant une meilleure façon de communiquer.
L’enfant visuel…

Est curieux et éveillé. Il fait tout pour attirer l’attention afin que vous le regardiez. L’enfant visuel a besoin d’explications précises, si possible accompagnées d’un support visuel (images ou démonstrations).

 

L’enfant auditif…

Est calme et souvent bon dormeur. Il aime parler, poser des questions, raconte toutes sortes de choses sollicitant par le fait même votre écoute. Quand on lui interdit quelque chose, l’enfant auditif a besoin d’explications logiques. Les techniques disciplinaires les plus efficaces avec lui feront appel à l’audition comme les compliments ou les changements de ton.

 

L’enfant kinesthésique…

Aime bien le bain et raffole des caresses. Il dit souvent « Laisse-moi faire! » ou « Je suis capable! » Il a besoin d’expérimenter par lui-même et des explications, même détaillées, ne seront pas suffisantes. Touchez son épaule et captez son regard lorsque vous lui donnez une consigne, vous vous assurez ainsi que le message soit bien reçu. Les techniques disciplinaires les plus efficaces avec lui feront appel à sa participation et au contact physique.

 

Exemples d’intervention :

Enfant qui vit difficilement la séparation d’avec le parent :

  • Pour l’enfant visuel, on suggère au parent de lui laisser une photo de lui ou des membres de la famille qu’il pourra regarder s’il s’ennuie. On peut aussi installer des repères visuels sur les murs pour que l’enfant puisse « voir » le temps qui passe (comme par exemple une chenille des routines ou une horloge).
  • Pour l’enfant auditif, on peut demander au parent de nous dire la chanson préférée de l’enfant pour pouvoir lui chanter ou de nous prêter son livre de chevet préféré pour raconter cette histoire au moment de la sieste. On peut aussi lui parler de ses parents et lui expliquer ce qu’ils sont en train de faire pendant qu’il est à la garderie.
  • Pour l’enfant kinesthésique, on peut laisser un objet transitionnel qu’il pourra toucher, serrer ou sentir (un foulard imprégné du parfum de sa maman, par exemple) quand il en sentira le besoin.

 

Enfant qui a de la difficulté à respecter les consignes :

  • On s’adresse à l’enfant visuel en le regardant dans les yeux et en utilisant des mots qui font appel à sa façon de communiquer et en appuyant avec un support visuel : « Regarde bien ce qu’on va faire », « Est-ce que tu vois ce que je veux dire ? », « Viens mettre ton beau manteau bleu ! ».
  • On s’adresse à l’enfant auditif en faisant appel à sa préférence pour les sons (ton de voix approprié en s’assurant que le bruit ambiant ne l’empêche pas de comprendre la consigne) et en donnant des explications qu’il sera en mesure de comprendre : « Écoute bien ce que je vais te dire », « Est-ce que tu as entendu ce que je t’ai demandé ? ».
  • On s’adresse à l’enfant kinesthésique en faisant appel à ses sentiments, son ressenti : « Ferme la porte, tu vas avoir froid », « Est-ce que ça te tente de faire cette activité ? », « Viens, on va enfiler ton chandail tout doux ! »

 

Le comportement de l’enfant vous déroute ou vous n’arrivez pas à lui faire respecter des consignes simples ? Nous vous proposons des références professionnelles :

  • La Ligne-Parents : http://ligneparents.com/coordonnees/
  • Éducation-coup-de-fil : http://www.premiereressource.com/
  • Ordre des Psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec : http://www.ordrepsed.qc.ca/
  • Ordre des Psychologues du Québec : https://www.ordrepsy.qc.ca/
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