La timidité chez l’enfant

La timidité provoque de l’anxiété et génère le sentiment d’être incompris. Elle peut se manifester à un très jeune âge, chez l’enfant qui manque de confiance en lui ou chez l’enfant qui se retrouve en présence d’un trop grand nombre de personnes.

L’enfant timide vit de la peur et de l’insécurité, car son malaise à entrer en communication avec les autres l’empêche de développer des liens avec son entourage et il peut vivre de la frustration face à des besoins qui ne sont pas comblés vu son incapacité à les exprimer.

Comment reconnaît-on l’enfant timide?

• L’enfant timide fait peu de bruit et s’arrange pour passer inaperçu en s’isolant ou en refusant de participer à une activité de groupe, ce qui a pour conséquence qu’il a souvent peu d’amis.
• Il ne réplique pas ou change de place si un autre enfant l’embête ou lui prend quelque chose.
• Il établit un contact visuel avec la personne qui lui parle mais ne soutient pas le regard longtemps.
• Il refuse de répondre ou se montre mal à l’aise si on lui pose une question ouverte, mais accepte de répondre à une question qui ne demande qu’une réponse courte (oui,non).
• Il est volubile lorsque ses parents sont près de lui, mais se tait ou les laisse répondre à sa place si une personne inconnue arrive.

La timidité est un problème qui peut perdurer jusqu’à l’âge adulte et avoir des conséquences sur la vie future de l’enfant comme tolérer des situations inconfortables, être incapable de prendre des initiatives, avoir peur de la réaction des autres ou vivre de l’isolement. Il est donc important de reconnaître la timidité pour intervenir le plus rapidement possible.

Les principales causes de la timidité chez l’enfant

La timidité est un obstacle à l’épanouissement de l’enfant et elle peut avoir plusieurs causes :

1. Le comportement des parents.

Les parents timides ont de fortes chances d’avoir des enfants timides. Certains comportements de parents timides peuvent aussi influencer la timidité chez l’enfant (comme le parent qui évite les rassemblements sociaux ou qui ne prend pas la parole en public). D’autres comportements comme la surprotection ou au contraire, un manque de protection adéquate, peuvent provoquer chez l’enfant une difficulté à développer une bonne estime de lui-même, essentielle à son épanouissement.

2. La surprotection des parents.

L’enfant doit faire ses propres expériences pour prendre confiance en lui et s’épanouir. Lorsqu’un parent intervient à la place de l’enfant en parlant pour lui (pour demander ou exprimer quelque chose) ou en accomplissant une tâche à sa place (pour lui éviter de vivre un échec ou une difficulté), il surprotège son enfant et le rend dépendant de lui. Un enfant surprotégé n’a pas l’opportunité de s’épanouir et de devenir socialement indépendant. En conséquence, il grandit avec une incapacité à prendre des décisions ou à avoir confiance en ses propres décisions. C’est cette insécurité et cette angoisse qui deviennent la cause de sa timidité.

3. Les facteurs de risque dans l’entourage de l’enfant.

L’enfant se développe au gré des interactions sociales qu’il a avec son environnement. Si l’enfant est exposé à des facteurs tels que de la maltraitance, des abus, un manque de protection ou de marques d’affection, s’il est témoin de conflits familiaux ou d’épisodes de violence, il peut devenir insécure et développer un problème de timidité.

4. Les commentaires négatifs et les critiques.

Pour qu’un enfant prenne confiance en lui, il doit vivre des expériences de rétroactions positives et recevoir des encouragements de la part de son entourage (famille et amis). Si, au contraire, il est critiqué, menacé ou ridiculisé à chaque fois qu’il prend une initiative, il risque de développer un problème de timidité.

5. Le manque de guide.

L’enfant a besoin d’exemples pour lui montrer comment faire et pour l’encourager dans ses nouvelles expériences. Pour consolider ses acquis et valider ses expériences, l’enfant a aussi besoin d’adultes significatifs pour le guider. Certains enfants manquent de modèles pour leur ouvrir la voie. Par ignorance, par manque de temps ou parce qu’ils croient que l’enfant réalisera de meilleurs apprentissages s’il fait les choses par lui-même, certains parents laissent leur enfant se développer seul ou expérimenter seul. Malheureusement, si l’expérience est trop difficile ou stressante ou s’il n’a personne avec qui partager son expérience, l’enfant risque de se replier sur lui-même et développer un problème de timidité.

Comment aider l’enfant timide ?

Pour qu’un enfant puisse surmonter sa timidité et devenir plus sociable, le concours de l’adulte est essentiel. La timidité peut se corriger à l’aide d’interventions qui visent à renforcer la confiance et l’estime de soi de l’enfant.

Voici quelques pistes d’intervention :

• En premier lieu, si vous êtes un adulte timide faites en sorte que l’enfant ne détecte pas votre propre malaise. Cela ne ferait qu’accentuer son anxiété et son repli sur lui-même. Par exemple, si l’enfant est invité à une fête d’amis, encouragez-le à y participer, même si vous n’y allez pas vous-même.
• Offrez-lui la possibilité de choisir ses activités sociales. Par exemple, proposez-lui de choisir entre deux activités sociales comme peindre une murale en équipe de 3 ou de faire un casse-tête en équipe de 2. Il choisira ce qui sera le plus confortable pour lui. Vous pouvez aussi laisser l’enfant choisir à côté de qui il souhaite être assis à l’heure du repas, ce qui lui permettra de choisir un ami avec lequel il a plus d’affinités, afin de favoriser les échanges.
• Amenez l’enfant à exprimer son anxiété. Laissez l’enfant vous expliquer pourquoi il ne veut pas jouer avec les autres ou pourquoi il refuse de répondre à une question lorsqu’il y a du monde (attendez d’être seul avec lui pour le faire !).
• Laisser l’enfant parler. Avant de prendre la parole à sa place ou d’intervenir dans un conflit qui l’oppose à un autre enfant, donnez-lui la chance de tenter de régler le problème lui-même. Si par exemple, l’enfant envoie un autre ami faire une demande à sa place, indiquez à l’enfant qu’il doit faire sa demande lui-même.
• Favorisez les jeux de rôle. Lorsqu’il joue un personnage l’enfant devient quelqu’un d’autre. Le déguisement cache souvent les premiers complexes. Le garçon qui se sent peu sûr de lui retrouve de l’assurance et devient un aventurier sous sa cape de Zorro. La jeune fille qui se trouve un peu potelée cache ses rondeurs sous une robe de magicienne. Le déguisement permet de s’inventer une autre vie dans laquelle on ne laisse voir que ce qu’on veut mettre en évidence.
• Rassurez-le. Expliquez-lui qu’il est normal d’être timide de temps en temps mais qu’il doit aussi aller vers les autres. Félicitez-le lorsqu’il prend des initiatives, même s’il ne réussit pas toujours.
• Au besoin, amener l’enfant consulter un spécialiste. Dans certains cas, une aide professionnelle pourrait être requise.

Cet article est tiré de la formation: Développement langagier, acquisition et dépistage.

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